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AILES OUVERTES

sayai de me faire comprendre, employant ce « petit nègre » qui m’avait déjà si mal réussi sur la colline : avion… Paris… moi, Française… Oui, Française !…

Ma figure brûlée de soleil et de vent, tachée d’huile, mes traits fatigués et mes lèvres fiévreuses alarmèrent sans doute mes interlocuteurs, car tout soudain la femme me fit pénétrer dans une petite pièce et m’invita par gestes à me déshabiller.

Je crus d’abord que c’était la coutume du pays, — bien qu’elle me parut assez singulière — puis, je crus comprendre… et, de découragement, je levai les bras au ciel.

On m’avait amenée, non pas au télégraphe mais chez les médecins du pays ! J’étais chez la doctoresse Olga Manevitch-Mantchkenko chez qui, me croyant victime d’un accident, mes conductrices ingénues m’avaient escortée.

J’étais rompue de fatigue et mes jambes tremblaient nerveusement. Je fis comprendre par une mimique désordonnée à ma compagne qu’elle n’avait pas à s’occuper de ma