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AILES OUVERTES

sous moi et j’eus une peine extrême à gagner les premières maisons du village.

Malheureusement, le domaine d’Iurino est vaste et le gros du village se trouvait par delà la Volga. À peine étais-je arrivée à l’isba qu’on me désignait comme la poste, que j’appris avec terreur que, si je voulais télégraphier, c’était de l’autre côté que je devais me rendre !…

Heureusement, la complaisance de mes compagnes était inlassable. Au bout de quelques minutes, une telega, comme je n’en avais vu que dans les images de Michel Strogoff venait me chercher et m’emportait jusqu’au fleuve.

Durant ce trajet, je n’arrivais pas à lutter contre le sommeil qui, maintenant, s’emparait de moi, et, en dépit des cahots de la voiture, ma tête roulait de l’une à l’autre de mes épaules sans que je fisse le moindre effort pour résister à cette torpeur.

La traversée en bac fut mon salut. L’une des deux femmes avaient tenu à demeurer avec moi. Tandis que nous passions, elle se