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AILES OUVERTES

survolai Dantzig, laissai Kœnigsberg à gauche, abordai la Lithuanie et sa capitale Kowno…

Puis, ce fut la nuit ou, du moins, ce long crépuscule comme n’en réservent à cette époque que les pays nordiques. Quelle étrange et poétique attirance avaient, dans ce clair-obscur, les grands lacs posés comme des miroirs dans l’écrin sombre des forêts !… Malheureusement, la lune, sur laquelle je comptais, me retira son concours et se déroba derrière un écran de nuages. Désormais, je volai à la boussole sans savoir au juste où je me trouvais…

La nuit dura trois heures. Le plafond m’obligeait à voler très bas. Le jour me surprit sur la Russie. Cinquante kilomètres encore et je survolais Moscou, où je passai à 5 h. 30. Là, je crus bien un moment le record fini pour moi, car le temps était mauvais, le vent violent, et la brume au ras du sol.

Encore un effort… un peu d’optimisme !… Le dieu des pilotes vient à mon aide : cent kilomètres plus loin, voici le soleil !…

À ce moment, j’avais déjà battu et assez