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journal de ma vie.

le mareschal de Bresé avec la sienne pour se joindre aux autres, ou pour les espauler.

D’autre costé l’armée de mer, commandée par l’archevesque de Bordeaux, partit le 23me de la Rochelle pour aller a la coste de Fontarabie, quy se deffendoit fort bien, et quy vouloit attendre les secours que par mer et par terre on luy promettoit.

Aust. — Pendant le mois d’aust le roy fit attaquer le chasteau de Renty[1] quy au bout de huit jours fut mis en son obeissance ; mais comme il le vouloit faire desmolir et que l’on y travailloit, les ennemis en .....[2] Puis voyant approcher le temps des couches de la reine, il s’en revint de Picardie a Saint Germain en Laye, laissant monsieur le cardinal sur la frontiere, lequel, en son absence, fit attaquer le Catelet[3].

Le mareschal de Bresé, comme j’ay dit cy dessus, avoit le commandement d’une armée quy avoit esté assemblée en Retelois, lequel, sur le levement du siege de Saint Omer, eut ordre de s’avancer, et l’on croyoit mesmes qu’il auroit les premieres et principales commissions, estant beau frere de monsieur le cardinal, et le roy n’ayant pas beaucoup de satisfaction des mareschaux de la Force et de Chastillon. Mais

  1. Renty, aujourd’hui bourg du canton de Fauquemberg, arrondissement de Saint-Omer. L’armée se logea le 1er août devant Renty ; la place capitula le 9.
  2. La phrase n’est pas terminée. L’auteur voulait sans doute raconter une alarme de peu d’importance que les ennemis vinrent donner aux troupes campées devant le château, pendant qu’on le démolissait lentement et avec peine.
  3. Le Catelet, seule place restée aux mains des Espagnols depuis l’invasion de 1636.