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journal de ma vie.

capitulerent le 8me[1] et les trouppes du roy y entrerent le 14me, dont on chanta le Te Deum le 17me a Paris, ou Monsieur frere du roy [estoit passé quelques jours auparavant pour s’en retourner a Blois[2] ; et le roy estant arrivé le 18me a Versailles, Mr le Comte quy avoit veu en passant Sa Majesté a Escouan arriva le mesme jour a Paris, et Monsieur frere du roy][3] y estant venu en poste la nuit du 19 au 20me, luy, Mr le Comte, et Mr de Rets[4], en partirent a onse heures du soir ce mesme jour, Monsieur pour se retirer a Blois, Mr le Comte a Sdan, et le duc de Rets a Machecou.

Le 21me on fit renfermer les serviteurs de Monsieur, desja prisonniers, a la Bastille.

Le roy revint a Paris le 22me, et monsieur le cardinal quy estoit demeuré en Picardie, en fut de retour a Ruel le 24me.

Le 28me il y eut une revocation des gages du parlement ; mais comme cela se faisoit en un temps mal propre, on leva cette revocation peu de jours apres : et en ce mesme temps vint la nouvelle de l’exces que Mr le mareschal de Vittry avoit fait en la personne de Mr de Bordeaux, a Cannes en Provence[5].

  1. Les ennemis demandèrent à capituler le 9 : la capitulation fut signée le 11.
  2. Monsieur avait quitté l’armée dès le 20 octobre, après avoir formé avec le comte de Soissons quelques complots contre le cardinal de Richelieu, que son irrésolution avait fait échouer.
  3. Inédit.
  4. Pierre de Gondi, fils aîné de Philippe-Emmanuel de Gondi, comte de Joigny, et de Françoise-Marguerite de Silly, dame de Commercy, devenu duc de Retz par la démission d'Henri de Gondi, duc de Retz, dont il avait épousé la fille, et par lettres nouvelles de février 1634, avait été général des galères de France. Né en 1602, il mourut le 29 avril 1676.
  5. L’archevêque de Bordeaux, chef des conseils de l’armée