mois et y tint conseil de guerre ; et Mr le comte de Soissons en mesme temps ayant ramassé toutes les trouppes qu’il avoit peu de Champaigne et Picardie, s’estoit venu camper devant la Fere avec trois mille chevaux et dix mille hommes de pié, auquel tous les jours nouvelles trouppes arrivoint pour faire teste aux Espagnols.
D'autre costé le siege de Dole alloit lentement : celuy de Saverne continuoit encores bien que ce ne fut qu’un pouillier[1], ou l’on avoit perdu plus [de] douse cens hommes et davantage de blessés ; et entre autres le duc de Waimarch y avoit perdu un doigt d’une mousquetade et en suitte avoit eu une autre blesseure a la cuisse : le colonel Ebron y fut tué d’une mousquetade dans la gorge, quy fut grande perte, car il estoit brave homme ; le jeune comte de Hannau[2] aussy, et plusieurs gens de marque : et sur la mer les vents contraires avoint fait escarter nostre armée navale et destourné sa routte.
Dans l'Italie Mr le mareschal de Crequy fut attaqué sur le bord du Tesin ou il fit merveilles de se bien deffendre, et fut bien secouru par Mr de Savoye, et a propos, car il estoit pressé. En fin ils eurent avantage sur les Espagnols; mais ce ne fut pas sans perte des nostres[3].
- ↑ Jacob-Jean de Hanau, quatrième fils de Philippe-Louis, comte de Hanau, et de Catherine-Belgique, fille du prince d'Orange.
- ↑ Jacob-Jean de Hanau, quatrième fils de Philippe-Louis, comte de Hanau, et de Catherine-Belgique, fille du prince d'Orange.
- ↑ A Buffalora sur le Tesin, le 22 juin, le duc de Savoie secourut utilement le maréchal de Créquy, engagé contre les