devant, quy fut traitter de cette affaire avec le premier president, et fit que Mr le Comte n’entra que la nuit dans Grenoble, et qu’il alla le lendemain matin a Vigille pour donner temps a ceux du parlement de se raviser. Mais ce fut en vain ; car ils n’y peurent estre portés. Au retour de Vigille Mr le Comte et Mr de Crequy, piqués de cet affront, consulterent ce qu’ils avoint a faire, et je leur conseillay de tourmenter cette court quy les mesprisoit et de se servir de leur pouvoir pour les mettre a la rayson, les rendant demandeurs ; qu’ils fissent commander que passé sept heures personne n’eut a se promener par la ville, et puis faire courre le bruit que cette deffense ne regardoit que le parlement, et des qu’un conseiller ou president sortiroit, le faire prendre et l'envoyer prisonnier en la citadelle, ou en l’arsenac ; qu’ils avoint les forces pour ce faire et l’autorité en main. Mr de Crequy se porta franchement en cet avis ; mais Seneterre divertit Mr le Comte de le recevoir, et fit qu’il ne voulut voir aucun conseiller en privé puis qu’ils ne l’avoint point veu en public, et qu’il fit sa plainte au roy pour avoir reglement contre ces messieurs.
Le mardy 30me nous disnames cheux Mr le Comte. Apres disner il s’esleva la plus furieuse tempeste que j'aye veue de ma vie.
Aust. — Le jeudy premier jour d’aust Mr le Comte eut tout le jour la fievre, ce quy fit qu’il voulut partir le lendemain 2me dans mon carrosse et venir coucher a Moyran, et moy je l’accompagnay, et Mr de Longueville aussy.
Le samedy 3me nous sceumes a la disnée la prise de Mantoue dont Mr de Longueville fut fort