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appendice.





XIII



Luca Fabroni degl’Asini appartenait à une famille florentine qui était venue en France à la suite de Marie de Médicis : il était agent du roi auprès du grand-duc de Toscane.

Le portefeuille CC.LXX de la collection Godefroy, à la Bibliothèque de l’Institut, renferme plusieurs lettres écrites en italien par Luca Fabroni à la reine mère, et relatives à la négociation du mariage de Monsieur.

Dans la première, qui est datée de Florence, le 10 octobre 1627, « il mande à la Reine mere qu’estant a Florence depuis un mois il n’avoit encor rien conclu pour le mariage du duc d’Orleans avec la Princesse Marguerite de Toscane parce que le Grand Duc et Duchesses ne luy vouloient donner contant que trois cens mil escus a cause des grandes despenses qu’ils avoient faictes et de la pauvreté des Estats, le Roy demandant cinq cens mil escus contant..... ; que la dizette du Grand Duc vient des secours qu’il a donnez en Allemagne et Milannois en diverses occurrences. Que le dot commun des princesses de Toscane est de trois cens mil escus et des autres souveraines d’Italie. » (Note de la main de Godefroy.)

Dans cette même lettre Luca Fabroni commence à parler avantageusement de la seconde fille du grand-duc :

« La Principessa Margherita, écrit-il, e grande, ben formata, et bella, et non ha difetto veruno ; et la Principessa Anna seconda genita, è molto grande, et è ancora lei da marito, et ad’ogni ora, è capace di potere fare figliuoli, et io sono rimasto maravigliato quando ho veduto questa seconda Principessa si grande, et si bene proportionata di corpo, talche seguendo lo scambio il duca di Parma se la potrà menare à casa ogni volta, et consumare il matrimonio, poiche ha tutti i segni d’una fanciulla formata, et da marito, et di bellezze supera anco la Principessa maggiore... »