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appendice.

A la reine. — « J’ay entendu tout ce que vous auez donné charge a Bonneuil de me dire, la resolution que j’ay prise ayant esté auec bonne consideration et arrestée en mon conseil auant mon partement de Paris, je n’y puis rien changer. Je m’asseure aussy que vous m’en donnerez le contentement que j’en attends et en toutes autres occasions je rechercheray le vostre plus soigneusement que le mien propre. »

« La resolution que vous avez prise d’effectuer ce qui est de ma volonté me contente bien fort, comme je ne pouuois attendre autre euenement : aussy auez vous occasion de croire qu’il n’y a rien que j’affectionne a l’égal de vostre bien, ce que vous recognoistrez tousjours de plus en plus par tant de tesmoignages de ma bonne volonté qu’il ne vous restera rien a rechercher dans mon affection. Je m’en vay passer a Royan et de la prendre mon chemin a Lion ou estant je vous manderay pour me venir trouuer par le pr chevalier. - Ce 15 d’auril 1622. »

(fol.138, v°).


Cependant la désobéissance éclate, et le même jour où il écrivait cette dernière lettre, le roi en adresse une autre au président Jeannin :

« Monsieur le P. Jeannin ayant sceu que ma sœur de Verneuil et ma cousine la connestable de Luines sont tous les jours auec la mesme liberté pres de la Reyne nonobstant l'esloignement que j’en ay ordonné et ne desirant pas qu’elle en use de la sorte, j’escripts a la Reyne pour luy faire entendre ma volonté, c’est qu’absolument je ne veux plus qu’elle la voye que par fois et rarement comme font les autres dames : a cette fin vous luy presenterez ma lettre que je vous prie d’accompagner de voz bons et salutaires aduis, affin qu’elle se conforme du tout a ma volonté, ausquels me confiant entierement comme aussy a vostre affection a mon seruice je ne feray la presente plus longue que pour prier Dieu qu’il vous ayt, Monsr le President Jeannin, etc. — Du 15 auril 1622. »

(fol.139, v°).


Le président Jeannin se conforma au désir du roi et joignit