Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/413

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
409
1628. octobre.

et puis qu’ils parleroint de se rendre ; mais l’on ne voulut accepter ce party[1].

Monsieur se guerit.

Le mercredy 18me la mer estant au decours[2] et le vent contraire, toutes choses bien ordonnées en l’armée du roy tant deça que dela le canal, il partit pour s’aller resfraichir quelques jours a Surgeres. Je le fus conduire jusques a Perrigni : puis j’allay voir Mr de Beauclerc[3], et de la Mr de Harbaut quy avoit perdu sa femme[4], puis Saint Chaumont blessé. De là je revins a mon quartier, ou j’y avois encores plus de cinq cens gentilshommes et forces princes.

Beaulieu Barsac passa a travers de la flotte angloise avec un petit vaisseau, ce quy leur donna l’allarme et les fit appareiller, et eux a nous[5], et nous mettre sur nos armes. Les ennemis prindrent une de nos barques a Cou de Vache.

Le jeudy 19me Monsieur s’en alla à Niort. Je le fus conduire ; puis je m’en vins a la Saussaye ou monsieur le cardinal nous fit festin, a Mr le cardinal de la Vallette, Chevreuse, Angoulesme, Alais, Bellegarde, Montbason et moy.

  1. La nuit suivante, un défenseur de la Rochelle, nommé Chardaveine, essaya de franchir les lignes : un coup de mousquet, reçu dans l’épaule, l’obligea de rentrer dans la ville.
  2. Décroissement des marées.
  3. Charles le Beauclerc, baron d'Achères et de Rougemont, fils de Jean le Beauclerc, trésorier de l’extraordinaire des guerres, fut fait intendant des finances le 24 janvier 1623, secrétaire d’État le 5 février 1624 à la place de M. de Puisieux, et mourut en 1630.
  4. M. d’Herbault avait épousé Claude Gobelin.
  5. Et eux nous donnèrent l'alarme à leur tour, et nous firent prendre les armes.