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journal de ma vie.

J’allay a la Saussaye trouver monsieur le cardinal, rammenay Marillac a la digue.

Le roy alla ce jour là a Surgeres.

Le mardy 25me je m’amusay a visiter mes travaux.

Le mercredy 26me je fus disner avec monsieur le cardinal.

Le jeudy je me fis saigner. Chomberg et La Curée disnerent cheux moy.

Le vendredy le retranchement de la batterie fut achevé.

Mr de Rouannois me vint dire adieu.

Le samedy 29me je fus a la Saussaye pour voir monsieur le cardinal malade quy reposoit. Je m'en revins sur nostre digue ou il y avoit la plus furieuse tempeste, par un siroist, que nous eussions encores veue[1].

Le dimanche 30me je fus a la digue ou je trouvay Mrs de Chomberg, Bordeaux, Saint Chaumont, et Le Hallier, que je menay diner a la Saussaye ou monsieur le garde des sceaux arriva. Nous y tinmes conseil.

Le lundy 31me monsieur le nonce[2] me vint voir, que je menay promener sur terre et sur mer.

Aust. — Le mardy, premier jour d’aust, quelques huguenots du païs voulurent faire entrer en la ville par dessus mes lignes trente sacs de farine : mais

  1. La digue fut fort endommagée par cette tempête, notamment du côté du Fort-Louis (Journal de Mervault).
  2. Le nonce du pape était alors Jean François, des comtes de Guidi-Bagni, fils de Fabricio, marquis de Montebello, et de Laura-Pompeia Colonna, promu au cardinalat en 1627. Né en juillet 1565, il mourut le 24 juillet 1641.