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journal de ma vie.

Je fis la nuit couper les blés quy estoint entre nos lignes et la ville devers la porte de Coygnes, ou nous ne perdismes qu’un soldat.

Le mardy Mrs de Bordeaux, Marillac, et Bresé vindrent disner avesques moy.

Le mercredy 28me je fus trouver monsieur le cardinal a la Saussaye ou nous tinmes conseil de guerre.

Le jeudy 29me La Fitte[1] fut parler a Toupet a la porte de Coygnes. Je fus sur mer faire poser une machine du Plessis. Le tambour de la Rochelle me vint apporter des nouvelles de la ville.

Le vendredy 30me je fus disner cheux le marquis d’Effiat : puis nous allames ensemble au conseil cheux le roy.

Juillet. — Le samedy, premier jour de juillet, je me resolus de faire fortifier toute la rive ou il y a descente, depuis Chef de Bois jusques au Plom, et l’allay reconnestre.

La Fitte retourna parler a Toupet.

Ceux quy estoint en garde dans la redoutte de Sainte Margueritte proche de Lafons tuerent deux Anglois, et prindrent trois prisonniers en une escalade que les ennemis voulurent faire pour les surprendre[2].

Le soir un homme a cheval sortit de la Rochelle,

  1. Le sieur de la Fite était sergent-major du régiment de la Meilleraye. Il échangea avec Pierre Toupet quelques paroles qui furent rapportées au conseil de ville : ce conseil résolut le lendemain de lui faire la même réponse qu’à Grancey.
  2. Ce fait n’est pas raconté dans la première édition du Journal de Mervault, qui est sans date, toutefois antérieure à 1646 ; mais l’édition de 1671 le rapporte dans des termes absolument identiques : le nouvel éditeur s’est servi des mémoires du maréchal de Bassompierre, publiés en 1665.