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1628. mars.

du costé de Coreilles, l’une desquelles (ou commandoit un nommé Sacremore) se deffendit sy bien que malgré la forte attaque quy luy fut faite par Marillac, elle entra encor dans le port des que la marée revint : un nommé David[1] commandoit la premiere entrée, quy porterent en la ville vingt et deux tonneaux de blé.

Ce mesme jour mon neveu de Bassompierre arriva au siege de la Rochelle.

Le jeudy 23me je fis faire une batterie sur le bord de la mer, de quatre canons, entre le port Neuf et la digue, quy fut achevée le vendredy[2].

Le samedy 25me je fis mes pasques.

L’ainé Rotelin[3] quy avoit la lieutenance de l'artiglerie par la mort de son frere, arriva en mon quartier.

Le dimanche 26me Marillac me vint trouver pour se raccommoder avec moy : je m’estois fasché contre luy quelques jours auparavant. Il disna avec moy et Fontenay Mareuil.

Mr le cardinal de la Vallette revint ce jour là a Netré.

Le lundy 27me la tempeste vint d’un vent de siroist. Nous ne peumes travailler.

  1. Jean David était capitaine d’une patache de guerre de vingt—cinq tonneaux, qui venait de Plymouth avec des vivres et des correspondances : la ville lui fit don d’une chaîne d’or. — Jean Martin, dit Sacremore, commandait aussi une patache de guerre chargée de provisions.
  2. La batterie fut achevée.
  3. Henri d’Orléans, marquis de Rothelin, fils aîné de François d’Orléans, bâtard de Rothelin-Longueville, et de Catherine du Val, sœur du marquis de Fontenay-Mareuil, était frère aîné de Léonor d’Orléans, lieutenant-général de l’artillerie, mort devant la Rochelle.