Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/363

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
1628. février.

de la Rochelle, sur lesquelles les vaisseaux quy estoint a l’ancre tirerent forces canonnades. Car les grands vaisseaux ayans demandé a se retirer pour aller hiverner a Brest, ne pouvant tenir durant les tourmentes sur ces basses mers, le commandeur de Valançay proposa de garder tout l’hiver les vaisseaux quy estoint au dessous[1] de deux cens tonneaux de port, quy estoint vingt et deux en nombre, avec lesquels il offroit de garder l’emboucheure du canal, mesmes contre une flotte angloise, sy elle venoit, ce qu’il executa comme il l’avoit promis, a cause du secours qu’il avoit des deux costés, du peu d’eau qu’il y avoit dans le canal, quy faisoit que les grands vaisseaux n’en pouvoint approcher, et de la crainte que les autres avoint de s’eschouer a une des deux rives ou leur ruine estoit evidente.

Le jeudy 17me je fus au conseil cheux monsieur le cardinal ; puis je repassay par mes travaux.

Le vendredy 18me nous fismes garde sur le bord du canal en basse marée.

Le samedy 19me les ennemis sortirent vers le fort de Beaulieu, ou j’allay.

Le dimanche 20me, il y avoit quelques jours que monsieur le cardinal se trouvoit mal ; mais ce jour là il eut la fievre tres forte. Je le fus voir.

Le lundy 21me les ennemis vindrent pour enlever la redoutte de Lafons quy n’estoit encores du tout parachevée. Mais ils y trouverent de la resistance, et la cavalerie vint promptement au secours avec deux cens hommes quy sortirent du fort de Lafons.

  1. Il y avait aux précédentes éditions : au dessus.