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1628. février.

le roy quy me maltraitta. Je pris congé de luy ce soir là parce qu’il partoit le lendemain pour s’en aller a Paris, ayant donné un ample pouvoir a monsieur le cardinal pour commander en son absence, dont nous nous contentames.

Il partit donc le jeudy 10me pour s’en aller a Paris.

Le vendredy 11me j'allay disner a Angoulains cheux monsieur le cardinal quy tint conseil de guerre l’apres disner.

On eut ce jour là nouvelle de la mort du cardinal de Sourdis[1].

Le samedy 12me je fis tracer le fort de Sainte Marie.

Le dimanche 13me je fus disner, et au conseil, au Pont de la Pierre, et fis commencer le fort de Sainte Marie.

Le lundy 14me je fus tout le jour a visiter tous mes differens travaux.

Le mardy 15me, comme je voyois travailler au fort de Sainte Marie, j’apperceus quelque vingt chevaux des ennemis sortir de la porte Neuve et passer le marais vers le fort Saint Esprit. J’accourus a la redoutte du Coulombier rouge ou il y avoit de garde douse chevaux legers de la compagnie de la Roque Massebaut, a quy je fis mettre salade en teste, et ordonnay a un brave soldat nommé Rives[2], quy les commandoit, que lors que je luy ferois sinne du fort Saint

  1. François d’Escoubleau, cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, fils aîné de François d’Escoubleau de Sourdis, comte de la Chapelle-Bellouin, et d’Isabeau Babou, dame d’Alluye, mourut le 8 février 1628.
  2. N. de Rives, seigneur de Blanchecourt.