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1624. février.

pos estoint criminels, meritoint la Bastille, [ou pis][1] ; de sorte que le roy m’en fit la mine et fut huit jours sans me parler, jusques a ce que, s’estant plaint de moy a Mr le cardinal de la Rochefoucaut et au pere Siguirani[2], ils me le dirent et firent ma paix avec luy[3].


1624.
Janvier.


Ainsy finit l’année mille six cens vingt et trois, et le commencement de celle de 1624 fut employé a retirer les sceaux des mains de monsieur le chancelier, lequel voyant sa fortune abbattue et que ses ennemis prevaloint sur luy, les rendit au roy[4] avant qu’il les demandat, et se coucha de peur d’estre porté par terre. Mais ce fut en vain ; car La Vieville appuyé par d’autres personnes puissantes, et particulierement de la reine mere quy s’estoit remise[5] en estroitte intelligence avec le roy son fils, firent donner congé (fevrier) a monsieur le chancelier et a Mr de Puisieux, ausquels le roy escrivit le dimanche 4me de fevrier qu’ils eussent a se retirer a une de leurs maisons hors de Paris, ce qu’ils firent le lendemain. Par ce moyen

  1. Inédit.
  2. Le P. Seguiran, jésuite, avait succédé au P. Arnoux en qualité de confesseur du roi.
  3. Voir à l’Appendice. VII.
  4. Le 2 janvier.
  5. Aux précédentes éditions il y avait : mise. ― La reine mère, qui faisait alors de grands efforts pour faire entrer le cardinal de Richelieu au conseil, voulait ruiner le chancelier et M. de Puisieux parce qu’ils la traversaient dans son entreprise.