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1622. décembre.

imperiale sur le Rein ou il amassa une armée contre laquelle le duc de Bavieres ayant envoyé la sienne commandée par le baron d’Anhold[1], il le chassa d’Allemaigne[2] et le contraignit de se retirer dans les terres de Sdan : ce quy donna une telle allarme aux Parisiens[3], voyant le roy occupé au siege de Montpelier, que l’on leva en diligence une armée pour s’opposer a luy (en cas qu’il se voulut jetter en France), commandée par Mr de Nevers. Mais comme luy prit sa routte dans la Flandre, et que le siege de Montpelier continuoit, et que le roy ne vouloit point tomber en l'inconvenient de l’année precedente que la faute d'hommes l’avoit contraint de lever le siege de Montauban, il manda que de ces gens desja levés on luy envoyast dix mille hommes de pié et huit cens chevaux, pour renouveller son armée, ou pour envoyer en Italie en cas que le traitté de Madrid ne s’effectuast point : et monsieur le chancelier quy avoit la superintendance des affaires a Paris, en fit donner la charge a Mr d’Angoulesme, et celle de mareschal de camp a La Vieville, quy les ammenerent jusques proche de Lion, d’ou La Vieville fut envoyé a Montpelier pour avoir les ordres du roy de ce que cette armée auroit a faire. La Vieville estoit ennemy juré de Mr de Chom-

  1. Jean-Jacques de Bronchorst, baron et comte d’Anholt en Westphalie, second fils de Jacques de Bronchorst, baron d’Anholt, et de Gertrude de Müllendonck et Drachenfels, se signala dans la guerre de Trente ans comme général des armées de l’Union catholique. Il mourut le 19 octobre 1630.
  2. Le baron chassa Mansfeld.
  3. Le duc de Bouillon engageait, dit-on, Ernest de Mansfeld à se jeter sur la Champagne pour y opérer une diversion en faveur des protestants de France.