Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
1622. novembre.

de l’extremité de la maladie de Mr le prince de Jainville en Avignon), se mirent sur le Rosne pour s'y acheminer en diligence, et me firent prier d’y aller affin qu’en cas de mort on peut conserver ses charges en sa maison.

Je demeuray encores tout ce jour là a Lion, tant pour aller voir les princesses que pour envoyer l’armée en garnisons, ou la licentier, selon mes ordres ; et le dimanche matin je m’embarquay et vins coucher a Valence, et le jour suyvant quy estoit le lundy 14me j’arrivay a Avignon ou je trouvay Mr de Chevreuse hors de danger.

Le mardy 15me nous y sejournames en bonne compagnie quy y estoit.

Le mercredy 16me le roy y fit son entrée[1]. Nous y eumes quelque contestation ; car le vice legat pretendit de marcher au millieu des deux premiers mareschaux de France, et le general des armes d’Avignon apres le dernier et en rang, ce quy leur fut en fin accordé parce que c’estoit sur leur terre.

Le jeudy 17me Mr de Savoye vint trouver le roy en Avignon, quy fut au devant de luy et le rammena dans la ville, le faisant marcher a sa gauche ; et puis estant arrivé au palais, le roy commanda a Mr le mareschal de Crequy et a moy de l'emmener au petit palais ou il luy avoit fait apprester son logis et deffrayer magnifiquement tant qu’il y demeura[2].

  1. Le roi, parti d’Arles le 2 novembre, avait successivement fait entrée : le 3 à Aix ; le 7 à Marseille ; le 13 à Tarascon ; le 15 à Beaucaire, où il avait assisté à l’assemblée des états de la province de Languedoc. Revenu le même jour à Tarascon, il partit de cette ville le 16 pour Avignon.
  2. Charles-Emmanuel venait poser les bases d’un traité d’al-