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1622. novembre.

nom ; et on en retint seulement neuf, de cinquante hommes chascune, quy furent entretenues.

Le mesme mercredy on fit entrer dans Montpelier les regimens de Picardie et de Normandie pour y tenir garnison, avesques lesquels le roy laissa Mr de Valançay mareschal de camp[1].

Le jeudy 27me le roy partit de Montpelier et alla coucher a Esmargues ; mais Mr d’Espernon, monsieur le garde des sceaux, et moy, vinmes coucher a Aiguemortes cheux Varrennes, quy nous en avoit priés.

Le vendredy 28me nous disnasmes sur le bord du Rosne cheux Saint Romans, et vinmes coucher a Arles ou le roy arriva le lendemain, et le dimanche 30me il y fit son entrée[2] ou pour la premiere fois je marchay en rang de mareschal de France, immediatement devant luy, a la gauche du mareschal de Pralain.

Novembre. ― Le roy sejourna en Arles jusques apres la Toussaints, qu’il y toucha les malades[3], et me commanda de mener son armée a Privas pour y

  1. Le duc de Rohan, dans ses mémoires, signale le maintien d’une garnison dans Montpellier comme une première infraction au traité de paix. On a vu néanmoins (p. 153) que, suivant Bassompierre, il y avait au moins implicitement consenti.
  2. « Ainsy que le peuple crioit en son langage : Vive nostre bon rey Louis, l’on luy a ouï dire ces paroles : Dieu vous bénit, mon peuple, Dieu vous bénit. » (Journal d’Hérouard.) ― On peut lire dans le Cérémonial françois (t. I, p. 991) la relation de l'entrée de Louis XIII à Arles. Suivant cette relation M. de Schomberg marchait en rang à côté des maréchaux de Praslin et de Bassompierre.
  3. Le jour de la Toussaint le roi toucha quatre cent six malades dans la cour de l’évêché.