personne du roy, et de rompre ce voyage d’Italie qu’il meditoit ; mais ce fut en vain. Il vint donc demander au roy son congé et le pressa tant de luy donner qu’en fin il luy accorda, et des le lendemain dimanche matin 9me il partit, de sorte qu’a mon retour de la campaigne ou j’avois passé la nuit, je ne le trouvay plus.
Sur les cinq heures du soir les ennemis logés a Courconne parurent sur un haut a demie lieue au deça de Courconne, ce quy fut cause de nous faire tenir sur nos armes toute la nuit.
Le lundy 10me la paix se conclut, et Mr de Rohan mené par Mr le mareschal de Crequy, et sur sa parole, vint passer par nostre camp et entrer a huit heures du matin dans Montpelier où il demeura deux jours pour gaigner ces peuples a[1] recevoir la paix qu’ils ne vouloint point avec la condition de recevoir garnison dans leur ville.
Le mercredy 12me je vins le matin au conseil, et me sembla que le roy me faisoit moins bon visage que de coustume, et ne me parla point. Il estoit au cabinet de ses oyseaux, et peu apres dit a la compagnie qu’ils vinssent tenir conseil dans sa chambre, et dit mesmes a Mr le cardinal de la Vallette et a Mrs de Chevreuse et d’Elbeuf qu’ils y vinssent, comme aussy a Mr de Vandosme quy arriva en mesme temps : il y avoit monsieur le connestable, Mrs d’Espernon, de Pralain, de Crequy, de Montmorency ; les mareschaux de camp, et les mareschaux des logis Descures[2] et