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1621. septembre.

quy vindrent avesques moy. Je passay devant le quartier de Piemont et dis a Mr de Fontenay qu’il m’envoyat deux cens hommes, ce qu’il fit : j’en dis autant au colonel Hessy quy m’ammena aussy deux cens Suisses.

Comme j’arrivay dans ce grand chemin quy separe la plaine du Ramier d’avec Montauban, j’y trouvay une extreme confusion. Monsieur le mareschal avoit envoyé querir cent gensdarmes de la compagnie de Monsieur, frere du roy, lesquels estoint dans le chemin et l’occupoint : Mrs de Vandosme, de Chevreuse, Desdiguieres, Saint Geran, Chomberg et Marillac y estoint aussy. Il n’y avoit que les deux compagnies de Normandie quy eussent leur poste a la barricade du carero de Ruffe ; c’estoint Devenes[1] et La Saludie quy les commandoint. Le regiment d’Estissac[2] quy devoit fournir quattre cens hommes les avoit encores devant leur quartier, attendant l’ordre. Trois cens hommes de Piemont estoint comme les autres dans le chemin, et deux cens des gardes aussy. Je rencontray Le Meine quy menoit vingt

    Rodon. Leur fils ainé, Louis de Conighan, seigneur de Rodon, puis de Cangé.

  1. Jacques de Simiane, comte d’Evenes, second fils de Gaspard de Simiane, baron de Caseneuve, seigneur d’Evenes ou Evenos, et de Catherine Mitte de Miolans, fut lieutenant général en 1652, et mourut vers 1661, dans un âge avancé. — N. de Briançon, seigneur de la Saludie.
  2. Le régiment du baron d’Estissac, arrivé vers le milieu de septembre, avait pris son quartier « entre le ruisseau de la Garrigue et la plus haute corne, devant le bastion de la Fontaine, plus loing que la portée du canon » (Histoire particuliere) ; par conséquent il opérait avec l’attaque des gardes.