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journal de ma vie.

lettre de creance du roy au roy catholique, sur laquelle on commenceroit a traitter.

Ce mesme jour messieurs les ambassadeurs d’Angleterre et de Venise me vindrent voir, comme aussy le duc d’Ossune.

Le mercredy 17me don Baltasar de Suniga me vint voir tant en son nom que de mes autres commissaires ses compagnons, pour me saluer de leur part et me dire qu’ils avoint ordre [du roy][1] de me venir trouver et de [traitter et][2] conclure avesques moy des choses concernantes ma legation ; dont je le remerciay le mieux que je peus. Il me proposa en suitte d’admettre en nos conferences le seigneur Julian de Medicis archevesque de Pise[3], ambassadeur du grand duc, lequel estant egalement apparenté, obligé, et porté pour les deux couronnes, serviroit de mediateur pour nous faire convenir, et de rajusteur[4] sy en la negociation il y arrivoit quelque disconvenance et rupture : ce que j’accorday volontiers, tant pour ne desobliger monsieur le grand duc, que parce qu’il[5] nous pouvoit servir et ne nous pouvoit nuyre, veu que j’estois fort resolu de n’outre-passer les termes de mon instruction.

Le mesme don Baltasar me notifia en suitte la mort de monsieur le grand duc beau frere du roi catholique[6] et m’en ordonna le dueil.

  1. Inédit.
  2. Inédit.
  3. Julien de Médicis, fils de Raphaël de Médicis et de Constance Alamanni, archevêque de Pise en 1620, mort en 1636.
  4. Il y avait : et rajuster.
  5. Il, Julien de Médicis.
  6. Cosme de Médicis, grand-duc de Toscane, avait épousé