sement par forces assemblées quy se firent, fort belles, ausquelles outre les jeux, festins, et comedies, il y avoit aussy de bonnes musiques. On passa bien le temps a la foire de Saint Germain.
La jeune reine infante quy l’année precedente dansa un assés chetif petit ballet d’Espagnoles au caresme prenant a Tours, en voulut danser un meilleur avec des Françoises, ce qu’elle fit seulement en l’antichambre de la reine sa belle mere (fevrier). Nous dansames au mesme lieu, et en d’autres a la ville, le ballet du Commissaire, puis en suitte celuy des Princes de Cypre quy fut tres beau.
Je gaignay cette année là au jeu du trictrac cent mille escus, ou a Mr de Guyse, ou a Mr de Jainville, ou a Mr le mareschal d’Ancres. Je n’estois pas mal a la court, ny avesques les dames, et quantité de belles maitresses.
En ce mois[1] Mr de Temines fut tiré de la Bastille et de la garde de Mr le Prince[2] dont il fit de grandes plaintes : on l’appaisa, luy donnant la lieutenance de l’armée de Champaigne. J’entray dans la Bastille avec 400 Suisses, d’ou je tiray quelques che-
- ↑ Tout le passage, depuis les mots : En ce mois, jusqu’à ceux-ci : une telle administration, a été ajouté par l’auteur en marge de son manuscrit. Le copiste, lisant le texte à côté de l’addition, avait intercalé dans ce passage celui qui commence aux mots : Le duc de Crouy, et qui finit à ceux-ci : par le chasteau, ce qui produisait une confusion inextricable. Toutes les copies et toutes les éditions ont reproduit la faute.
- ↑ D’après l’Histoire de Louis XIII, par le P. Griffet, et l’Histoire de la mère et du fils, c’était le comte de Lauzières-Thémines, fils du maréchal, qui était chargé de la garde du prince de Condé.