[premier jour de mars][1], le matin, le roy estant aux Tuilleries, dit a Mr de Guyse : « Ah ! Guisart, Antragues nous mesprise tous pour idolatrer Bassompierre. Je ne vous en parle pas sans le bien sçavoir. » Comment[2] Mr de Guyse respondit : « Sire, vous ne manqués pas de moyens pour vous venger, et pour moy je n’en ay point d’autre que celuy de chevalier errant, en le deffiant de rompre trois lances a camp ouvert cette apres-disnée, au lieu qu’il plaira a Vostre Majesté nous ordonner. » Le roy nous l’accorda, comme souvent il nous arrivoit de faire pareilles parties, et nous dit que ce seroit dans le Louvre, et qu’il en feroit sabler la court. Il[3] prit Mr de Jainville, son frere, pour son second, et Mr de Termes pour tiers ; et moy, je pris Mr de Saint-Luc et Mr le comte de Sault.
Nous vinmes tous six disner et nous armer cheux Saint-Luc ; et comme nous avions toujours des harnois et livrées préparées a tous evenements, nous fusmes armés d’armes argentées, et nos panaches incarnats et blancs, comme nos bas de sayes aussy : et Mr de Guyse et sa trouppe, a cause de la prison de la marquise de Verneuil, de quy il estoit lors amoureux couvert, s’habilla et arma de noir et or.
Nous vinmes donc au Louvre ; et nostre esquipage quy entra le premier, et nos personnes aussy, nous mismes du costé du vieux corps de logis, et Mr de