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miel et se mit à faire des sucreries. Un jour, le marchand de beignets le vit et lui dit : « Viens avec moi, mon fils, tu feras des beignets ; reste pour les peser, je les ferai cuire et tu les vendras. — Dieu soit loué, dit le jeune homme. » Il demeura avec lui. Les gens, le voyant très beau, venaient chez lui acheter rien qu’à cause de la beauté que Dieu lui avait donnée. Un jour une vieille femme le vit et lui dit : « Mon fils, combien le beignet ? — C’est tant. » Elle alla dans une maison de Haroun er Rachid, le père du jeune homme, où était la fille du roi et celle de son vizir Ibrahim en Nadim, et leur dit : « Vous n’avez pas vu un jeune homme qui vend des beignets ? Il n’y a pas au monde de beauté égale à la sienne. » Cette fille du roi était la sœur du jeune homme et la fille du vizir était avec elle. Elle lui dit : « Vieille, va et amène-le, je lui achèterai des beignets. » La vieille alla chez le patron et lui dit : « Donne-moi ce jeune homme pour qu’il porte chez moi une table de beignets. » Celui-ci se leva et la lui porta. Les jeunes filles le virent et voulurent être seules avec lui ; elles lui dirent : « Entre, tu nous joueras du luth et du violon. — Bien,