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reilles, ses beaux vêtements, ses beaux anneaux de bras et de jambes qu’elle avait apportés avec elle de la maison de son mari ; le crétin la regardait, mais il n’était pas en état de parler. Le soir, la jeune femme remit tout dans le sac et reprit ses vêtements laids.

Comme le crétin ne pouvait raconter la chose à son maître, il fit des signes avec le doigt et lui désigna le dehors.

— Qu’est-ce que le crétin peut avoir vu dans le bois ? pensa l’homme riche et distingué.

Un jour, cependant, la jeune femme monta sur un arbre qui était à côté d’une source. Deux serviteurs de cet homme vinrent pour faire boire les chevaux. Ceux-ci virent dans l’eau l’image de la femme, furent effrayés et n’osèrent pas boire.

Les serviteurs regardèrent et aperçurent la jeune femme. Ils la laissèrent, s’en retournèrent dans le village et racontèrent à leur maître ce qu’ils avaient vu. Il avait une belle femme. Il lui dit :

— Je vais t’amener une autre femme qui est encore plus belle que toi.

— Tu n’en trouveras pas de plus belle que moi, répliqua-t-elle.

— Si je t’en amène une telle, que feras-tu ?

— Si tu m’en amènes une pareille, je t’aban-