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le front ; à la noire, la vache noire et celle qui était tachetée de noir.

Chaque femme fut chargée de traire ses vaches, mais chacune se plaignit. L’une disait :

— Le lait de ma vache n’est pas suffisant ; l’autre disait de même et toutes les trois parlaient ainsi quand il venait chez chacune d’elles, suivant son tour.

— Bien, je vous en donnerai plus, répliqua-t-il.

La fête de l’Élévation de la Croix arriva ; le grain était mûr ; il fut battu et mis dans des sacs. L’homme dit à ses trois femmes :

— Partagez.

Elles arrivèrent, se mirent au partage, mais entrèrent en contestation. Alors l’homme se leva et dit :

— Pourquoi vous disputez-vous en ma présence ?

Il fondit sur elles avec son épée et les tua toutes les trois. Il mit son grain dans les sacs, jeta les femmes dans une fosse et s’en retourna chez lui.

Quand le soir arriva, il s’en aperçut. Il sortit pour chercher une femme, mais il revint sans avoir terminé l’affaire. Le soir venu il s’en aperçut. Il sortit de nouveau et dit :

— Aujourd’hui, j’irai chez une courtisane.