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— T’ai-je dit : nous mangerons de la viande ? repartit le babouin. Ne disions-nous pas : ce que nous trouverons, nous le mangerons en commun ?

Le renard répondit :

— Moi, du moins, je ne mange que de la viande, les fruits peuvent être bons pour les singes.

— Alors laisse-les, dit le babouin.

Il mangea les fruits et fut rassasié. Ils continuèrent leur route.

Ils arrivèrent à un mûrier dont les fruits étaient mûrs.

— Mange maintenant, dit le babouin.

— Ce n’est pas là ma nourriture, répliqua le renard, et il s’assit.

Le babouin mangea de nouveau.

— Je vais chez moi, dit le renard.

Le babouin s’en retourna chez lui après avoir mangé toute la journée. Il monta pour dormir sur sa muraille de rochers. Le renard alla trouver le lion. Celui-ci lui demanda :

— Où est votre butin ?

Le renard répondit :

— Le babouin m’a amené vers des fruits : j’avais beau lui dire : conduis-moi où sont les vaches, il ne m’a amené que vers des fruits. Lui en a mangé et m’a laissé mourir de faim ; je