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tente et ne voulut pas écouter les paroles du moineau.

— Va-t-en, dit-elle, couche-toi dans le désert ; laisse-moi dormir dans la maison ; le langage que tu m’as tenu ne me plaît pas.

— Puisque tu ne veux pas écouter mes paroles, demain les gens te prendront dans la maison ; ils te tueront et mangeront ta chair ; tu n’as pas d’intelligence ; alors que je viens t’apprendre la sagesse, tu me repousses ! Bientôt, lorsque tu verras les gens venir te tuer, tu sauras alors comment sauver ta vie !

La poule continua :

— Va-t’en, je n’ai que faire de toi.

— C’est bien, dit le moineau.

Il partit et alla se poser sur un arbre.

Lorsque l’aurore arriva, le maître de la maison prit un bâton pour tuer la poule. Celle-ci, en le voyant, s’envola, traversa la maison de son maître, poussa des plaintes et dit :

— Ce que m’avait dit hier le moineau est arrivé et j’ai refuse de l’écouter.

Le moineau, posé sur un arbre, dit à la poule :

— Entre dans l’herbe ; si ton maître te voit, il te tuera. Quand tu seras entrée dans la verdure, ne bouge pas, reste tranquille.

Elle l’écouta et s’enfuit dans le fourré. L’homme chercha dans l’herbe après elle sans