— Qu’est-il arrivé à ces chiens pour bondir et aboyer ainsi ? Je vais les lâcher.
L’autre femme répondit :
— Non, ne les lâche pas ; tu lui as entendu dire : Que personne ne lâche mes chiens quand j’irai dans la forêt.
L’autre reprit :
— Je les détacherai.
La seconde ajouta :
— Si tu les lâches, il se fâchera contre toi quand il reviendra et tu t’en iras dans ta famille.
— Peu m’importe, je les détacherai.
— Va, dit la seconde, détache-les, je n’ai plus rien à te dire.
La femme alla lâcher tous les chiens qui partirent pour la forêt : ils arrivèrent sur le dragon qui arrachait les racines de l’arbre ; il les avait toutes enlevées excepté une qui maintenait l’arbre sur lequel était l’homme. En arrivant, le grand chien saisit le monstre par derrière et le terrassa ; les autres le tuèrent ; leur maître, rempli de joie, descendit de l’arbre. Il revint à la maison et dit :
— Qui a lâché mes chiens ?
La seconde femme dit :
— C’est elle qui les a détachés, bien que je l’eusse avertie de ne pas le faire.