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pieds. Ammamellen allait la nuit avec ses nègres faire boire les troupeaux et rentrait pendant que tout le monde dormait encore. Elias prit les souliers des nègres et les enduisit de graisse. Le lendemain, il suivit leurs traces. Là où les souliers avaient touché le rocher, ils avaient laissé de la graisse. Il put ainsi arriver jusqu’à l’eau.

Ammamellen l’avait vu et le suivait. Au moment où Elias penché sur l’eau s’apprêtait à boire, il aperçut dans l’eau l’image d’Ammamellen qui tirait son sabre et allait l’en frapper sur la nuque ; il s’élança de l’autre côté et s’enfuit.

Ammamellen revint à sa tente. Un jour, il alla dans une vallée et, avec des pieds d’animaux morts, il y fit des traces de chamelles, de chèvres, de brebis et d’ânes ; il y mit aussi trois vieux chameaux : l’un borgne, l’autre galeux et le troisième ayant la queue coupée. Il rentra chez lui et le lendemain, il dit à Elias :

— Va visiter cette vallée là-bas, tu nous diras ce qui s’y trouve.

Elias alla voir la vallée et lorsqu’il fut de retour, Ammamellen lui dit :

— Eh bien, as-tu visité cette vallée ?

— Oui, répondit Elias, je l’ai visitée.

— Et que s’y trouve-t-il ? Le pays te plaît-il, oui ou non ?