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vèrent l’herbe et s’endormirent. À son réveil, l’avisé sentit son pied allégé ; il s’aperçut qu’un lion avait dévoré son compagnon, sauf le pied. Il demeura stupéfait et effaré jusqu’à ce qu’il fut sorti de l’antre du lion et s’enfuit. Il aperçut une tente au loin, vers laquelle il se dirigea ; il y vit une femme qui lui dit :

— Sois le bienvenu et le bien accueilli.

Puis elle lui dit de s’asseoir sur sa natte, mais sous elle était un trou. On voulait l’emprisonner, mais il n’y avait pas que cela. Quand il se fut assis, elle tira la natte par dessous, l’avisé tomba dans un puits et la natte fut replacée sur lui. Il resta là jusqu’à ce qu’arriva le maître de la tente, portant deux hommes qu’il avait égorgés. Sa femme lui raconta ce qu’elle avait dit à l’avisé, puis ajouta :

— Va le tuer aussi, il est plus gras qu’eux.

Le prisonnier saisit le maître de la maison par ses longues tresses, le tua et dit à la femme qu’il était son mari. Elle le fit remonter. Alors il l’effraya et l’obligea de lui livrer tout ce qu’ils possédaient en fait d’ornements, d’argent, de parures, d’esclaves, de chameaux, de moutons et de brebis. Elle lui donna tout cela et il revint vers les siens.