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zelles ; elle se joignit à elles, mangea de l’herbe avec elles ; ses cheveux poussèrent jusqu’à la couvrir complètement.

Nous allons maintenant parler d’un roi. Un jour il sortit avec ses amis pour chasser. Quand ils arrivèrent dans ce désert, ils firent lever les gazelles et virent la jeune fille au milieu d’elles. Quand ils l’eurent aperçue ils s’en retournèrent. Le roi fit faire cette proclamation :

— Qui peut m’amener la jeune fille qui est avec les gazelles ?

Un Juif vint lui dire :

— Seigneur, si cette jeune fille est un être humain, je te l’amènerai ; si elle est des génies, je ne pourrai rien faire.

Le roi répondit :

— Bien, Juif, va et pratique ton art.

Il alla remplir deux plats de couscouss : dans l’un il n’y avait pas de sel ; dans l’autre il y en avait. Il mit dans ce désert une assiette où brûlait du feu : il y plaça aussi les deux plats, puis il alla épier cette jeune fille. Celle-ci arriva et, trouvant de la nourriture et du feu, elle s’assit pour en manger. Elle ne toucha qu’au plat où il y avait du sel. Elle mangea jusqu’à ce qu’elle fui rassasiée et se chauffa à ce feu. Le Juif recommença cela pendant huit jours ; ensuite le feu affaiblit les genoux de la jeune fille ;