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Le bûcheron eut peur, la lui donna et se mit à pleurer.

— Demeurez en paix, dit-il à ses enfants ; je vais errer dehors ; vous ne le saurez qu’à mon retour.

Il partit, resta dehors pendant trois mois sans revenir à la ville. La fête arriva, il alla au jujubier sauvage, apporta une hache tranchante et le frappa. Une femme en sortit, le salua et dit :

— Pourquoi n’es-tu pas rassasié ?

— Me voici, dit-il ; la marmite que tu m’as donnée m’a été prise par mon frère ; je n’ai pas pu l’en empêcher.

— Attends-moi ici, dit-elle ; puis elle rentra dans l’arbre et apporta un grand bâton. Quand tu seras près de la ville, tu t’arrêteras jusqu’à ce que les gens soient dans la mosquée ; alors lâche ton bâton et dis-lui :

— Prends mon droit à ceux qui m’ont lésé. Le bûcheron prit le bâton dans sa main et alla à la porte de la mosquée ; lorsque les gens sortirent de la prière, le bâton lui échappa et frappa tous les assistants sans exception. Chacun s’en retourna à la mosquée et les chefs dirent :

— L’injustice est descendue dans la ville ; Dieu pèse sur nous ; que celui qui a été lésé se présente ; nous lui rendrons son dû.

— Le propriétaire du bâton est à la porte de la mosquée et pleure, dit quelqu’un.