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II. — CHAOUIA DE L’AOURAS

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HISTOIRE DE l’OGRE ET DE LA BELLE FEMME[1]


Des chasseurs partirent avec leurs chameaux. Arrivés au pays de la chasse, ils lâchèrent leurs chameaux pour les laisser paître ; eux-mêmes chassaient jusqu’au coucher du soleil et revenaient ensuite à leurs campements. Un jour, l’un d’eux était en marche lorsqu’il aperçut les traces d’un ogre, grandes chacune de trois pas, et il se mit à les suivre. Il marcha et trouva l’endroit où il avait déposé sa fiente, grande comme un tas d’orge. Il s’en retourna et revint auprès de ses compagnons.

— J’ai trouvé la trace d’un ogre, dit-il, allons le rejoindre.

— Non, répondirent-ils, nous n’irons pas le rejoindre, car nous ne sommes pas plus forts que lui.

— Accordez-moi quatorze jours, dit le chasseur, si je reviens, vous le verrez ; sinon, emmenez mon chameau avec le gibier.

  1. G. Mercier, Cinq textes berbères en dialecte chaouia. Paris, 1900, in-8, p. 20-24.