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et en donna à ses sœurs. L’ogresse, quoiqu’elle travaillât avec zèle, ne trouva pas de farine et dit :

— Qu’est-ce que cette chose étrange ?

Elle alla chercher un coq et le plaça dans un creux. La jeune fille allongea la main : le coq chanta.

L’ogresse la saisit, la tira à elle et lui demanda :

— As-tu une compagne avec toi ?

— Non, dit la jeune fille.

Alors elle servit l’ogresse. Celle-ci lui dit :

— Reste ici comme ma fille.

Elle demeura chez elle. Le mari de l’ogresse vint un jour et lui demanda :

— D’où vient celle-ci ?

— Dieu me l’a donnée pour être ma fille.

Quand elle préparait le souper, elle en donnait la moitié à l’ogresse et à son mari, et elle donnait l’autre moitié à ses sœurs qui se trouvaient dans ce souterrain.

Elle demeura trois ans à servir l’ogresse. Un jour arriva la fête des sorcières. L’ogresse dit à son mari :

— Conduis cette jeune fille dans la forêt ; égorge-la pour nous pour que nous en fassions le repas de fête.

Il la prit et l’emmena dans la forêt. En y ar-