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avait rien à faire que de mourir là. Néanmoins, après qu’il eut un peu attendu, une couple d’immenses lémures vint près de lui ; le mâle le prit par la tête et les épaules et la femelle par les pieds. En un rien de temps, les deux animaux le transportèrent sain et sauf sur le sol, alors qu’il avait pensé qu’il lui faudrait mourir au sommet de l’arbre. Aussi il prononça une malédiction sur ses descendants, si jamais ils tuaient ou mangeaient des lémures ou quelque autre habitant bondissant de la forêt.



XCIV. — ANTAMBAHOAKA[1]

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LE FILS DE DIEU ÉPOUSE LES DEUX COUSINES[2]


Il y avait une fois deux frères qui portaient tous les deux le nom d’Andriamboabe. L’aîné était méchant ; le cadet, au contraire était bon. L’un et l’autre avaient des filles très jolies. Celle de l’aîné s’appelait Soamainty (la bonne noire) et celles du cadet Soanarivola (la bonne qui produit de l’argent) et Soa-

  1. Les Antambahoaka habitent au nord de Mananjary sur la côte est de Madagascar.
  2. Ferrand, Contes populaires malgaches, Paris, E. Leroux, 1895, in-18, p. 77-79.