Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/432

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XCI. — DAGBAMBA[1]

154

LE CAMÉLÉON ET L’ARAIGNÉE[2]


Ce sont des contes. Il y avait un caméléon et une araignée qui habitaient la même ville.

Le caméléon possédait une houe qui piochait très rapidement le champ. Quand il l’avait en main, il pouvait en un seul jour faire le travail de cinq journées. On s’étonnait de cela.

Le roi possédait une très belle jeune fille ; il convoqua tous les laboureurs et leur dit qu’ils devaient se présenter à tel et tel jour pour piocher son champ. Celui d’entre eux qui aurait le mieux travaillé recevrait la jeune fille.

Lorsque l’araignée eut appris cela, elle alla à la maison, se glissa chez le caméléon, lui vola sa houe et la cacha.

Le jour fixé arriva et tous se rendirent aux champs pour labourer ; seule, l’araignée resta à

  1. Le dagbamba, parlé au nord du Togoland, est considéré comme une langue apparentée au bantou.
  2. Krause, Beitræge zum Mærchenschatz der Afrikaner, Globus, t. LXII, p. 257-258.