— Je n’en ai pas de vieille, répondit-elle.
Une voisine lui dit :
— J’ai vu en haut de chez vous une vieille outre.
— La femme de Djah’a monta, la prit et la donna au pauvre.
— Dieu te bénisse dans tes enfants ! lui dit-il.
— Je n’ai pas d’enfants, répondit-elle ; j’en avais un et il est mort petit.
— Que Dieu lui fasse miséricorde ! reprit le pèlerin.
— Je n’ai eu d’enfant que celui-là et il est mort.
— Que Dieu lui fasse miséricorde !
Il arriva qu’un jour Djah’a monta sur sa terrasse ; il chercha la vieille outre où était l’or ; elle avait disparu. Il demanda à sa femme :
— Où est l’outre qui était là-haut ?
— Il est venu un pauvre qui me l’a demandée ; il a prié pour mon fils ; je suis montée, je l’ai prise et je la lui ai donnée.
Djah’a reprit :
— Ne t’avais-je pas dit que ton fils nous nuirait bien qu’il fût mort ! Tu disais : Comment le mal peut-il provenir d’un mort ?
Djah’a alla acheter une grande et belle outre et demanda :
— Qui veut changer une vieille outre pour une neuve ?