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haut duquel la panthère avait placé une gourde pour récolter du vin de palme.

La tortue roulait dans sa tête mille plans pour s’emparer de la précieuse gourde, mais tous étaient irréalisables.

L’antilope rôdait aux environs ; la tortue l’appelle :

— Je voudrais bien boire de ce vin de palme, mais je ne puis monter à cet arbre : place-moi sur tes cornes et monte là-haut ; nous boirons ensemble ce que contient la gourde. L’arbre appartient à la panthère qui, pendant le jour, reste à sa maison et y dort.

L’antilope grimpe au faîte du palmier, portant la tortue sur sa tête et toutes deux se mettent en devoir de vider le contenu de la gourde.

Malheureusement, la panthère avait décidé ce matin qu’elle se griserait ce jour-là, et venait visiter son arbre.

— Tiens, dit-elle en voyant l’antilope, j’ai travaillé, je crois, pour les autres. Mais il faudra que tu descendes et je te mangerai.

— Pourquoi toute cette colère, répond l’antilope, je suis ton humble esclave et, te voyant venir, j’ai grimpé à l’arbre pour t’en éviter la peine : regarde-moi en face, tu verras bien que je ne mens pas.

La panthère lève la tête et reçoit la tortue que