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montreriez votre ignorance. Ne savez-vous pas, cher crocodile, que les canards vivent dans l’eau et pondent des œufs, que les tortues font de même. Moi aussi, je ponds des œufs. La poule en fait autant et vous aussi, mon stupide ami. Nous sommes donc tous frères dans un sens. C’est pour cette raison que le crocodile ne mange pas la poule.



LXXXII. — APONO[1]

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LE SOLEIL ET LA LUNE[2]


Le soleil et la lune se querellèrent autrefois chacun prétendant être le plus âgé. La lune disait :

— Qui êtes-vous pour oser me parler ? vous êtes seul, vous n’avez personne avec vous. Est-ce que, par hasard, vous vous croiriez mon égal ? Regardez-moi, continuait-elle en montrant son cortège d’étoiles brillantes : voilà mon peuple ; je ne suis pas isolée dans le monde comme vous.

À quoi le soleil répondait :

  1. L’apono est parlé sur les rives du Moyen Ngounié, affluent de l’Ogooué, dans le Congo français.
  2. Du Chaillu, L’Afrique sauvage, Paris, Michel Lévy, 1868, in-8, p. 199.