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ment qu’à mesure qu’il entrait dans l’eau, il devenait blanc. Manicongo rejoignit bientôt son frère et, à son tour, se baigna, mais il resta tout noir. Ils revinrent alors au chimbek (case) de leur père qui, leur montrant différents objets étalés par terre, leur dit de choisir ce qui leur convenait. Zonga prit du papier, des plumes, une longue-vue, un fusil, de la poudre. Manicongo préféra, lui, des bracelets en cuivre, des cimeterres en fer, des arcs, des flèches. Leur choix terminé, ils ne purent continuera vivre ensemble où ils étaient, dans l’intérieur de l’Afrique, et leur père, au bout de quelque temps, résolut de les séparer. Ils partirent et marchèrent longtemps, longtemps. Un jour, ils aperçurent la mer. Zonga s’en alla par delà l’Océan ; ce fut le père des blancs. Manicongo resta : ce fut le père des nègres.


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POURQUOI LE CROCODILE NE MANGE PAS LA POULE[1]


Il y avait une certaine poule qui avait l’habitude de descendre chaque jour sur le bord de la rivière pour y ramasser des

  1. Dennett, Notes on the folk-lore of the Fjort (French Congo), Londres, D. Nutt, 1898, in-8, p. 106-107.