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perles métalliques) à terre. La vieille arriva sur ces étanda, les prit et les mit dans son sac. Cette enfant dit :

— Je retourne, je veux réclamer mes étanda à cette esclave, la vieille ; assurément je ne les lui laisserai pas.

Les autres lui dirent :

— Enfant, aie pitié de toi ; c’est la vieille de qui l’on dit qu’elle met les enfants dans son sac.

— Non, répondit-elle : je veux aller enlever les étanda de ma mère à la vieille esclave.

Les autres s’en allèrent au village ; elle retourna sur ses pas, vint en pleurant et mit ses bras sur sa tête. Quand elle était encore loin sur le chemin, elle cria :

— Vieille femme de Moutyimba, donne-moi les étanda de ma mère que tu as pris.

— Viens, prends-les, dit la femme.

La fille s’approcha en courant et dit à la vieille :

— Rends-moi les étanda de ma mère.

L’autre lui dit de nouveau :

— Prends-les.

Elle s’approcha et lui donna un soufflet sur la joue. Alors la vieille se précipita rapidement sur elle et la fourra dans son sac qu’elle ferma avec des courroies. Puis elle attacha le sac sur son épaule et le porta ainsi. Alors elle suivit la trace là où les enfants étaient allés dans le village.