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que Séédimwé avait de nouveau avalé tous les pots.

Le jour suivant, ils apportèrent encore la viande des animaux et la firent cuire. Cette fois-ci, le lièvre se cacha et dit :

— Je verrai bien aujourd’hui si c’est notre chef qui mange toute notre viande.

La nuit, pendant qu’ils dormaient, le lièvre était couché près du foyer, en disant :

— Je le verrai bien.

Aussi, lorsque Séédimwé se leva pour manger la viande, le lièvre se mit à dire :

— Je te vois, oncle maternel.

Séédimwé eut peur et se recoucha. Ensuite il se leva de nouveau pendant que tous dormaient, mais le lièvre, lui, ne dormait pas. Comme Séédimwé éternuait, le lièvre cria :

— Je te vois, oncle maternel.

Il continua de faire ainsi jusqu’au matin. Lorsque le soleil fut levé, Séédimwé était couché, malade. On lui cria :

— Lève-toi et mangeons de la viande.

Il répondit :

— Je n’en veux pas, je suis malade.

Les gens mangèrent la viande : ils la mangèrent toute. Quand Séédimwé se leva, il trouva qu’il n’y avait plus rien. Alors il avala les pots et les hommes avec. Le lièvre, lui, s’était caché dans l’herbe.