Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donna une foule de clefs. Je ne pouvais les tenir et je les remis dans tes mains, Denys.

Celui-ci lui répondit :

— D’après le songe que tu as eu, Dieu te fera peut-être roi et tu me donneras les clefs de tes greniers.

— Lève-toi, lui dit Théodose, que nous allions au travail, car nous sommes oisifs outre mesure.

Denys lui dit :

— Lève-toi, allons à l’église, voir le roi que l’on établit sur nous pour que tous les gens le révèrent.

Ils se levèrent, allèrent à l’église et se placèrent derrière la foule à cause de la misère où ils étaient.

Quand arriva le moment du Trisagios, voici qu’un aigle descendit du ciel, tenant dans ses serres une couronne de pierreries et de perles, avec un bâton d’or et d’ivoire sur lequel était l’emblème de la croix. L’aigle qui les portait était plus resplendissant qu’un soleil : on le nomme Raphaël, archange vénérable qui tient la trompe pleine de joie, il entraîna Théodose et le mit sur le trône. Tout le monde cria : Kyrie eleison ! Théodose est devenu roi !

Quand il fut roi, Théodose oublia Denys et ne pensa plus à lui à cause de la misère où il vivait. Lorsque deux ans furent passés, Denys prit