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mais toutes refusèrent de revenir sur leurs pas. Elle fut obligée de s’en retourner seule à l’étang, tandis que les autres allaient à la maison.

Quand elle arriva à l’étang, un gigantesque et effroyable cannibale qui n’avait qu’un seul pied, vint à elle, la saisit et la mit dans son sac. Elle fut si effrayée qu’elle se tint tranquille. Alors le cannibale lui fit faire le tour de différents villages et la fit chanter pour lui. Il l’appela son oiseau. Quand il arrivait à un village, il demandait de la nourriture et, quand on la lui avait donnée, il disait :

— Chante, mon oiseau.

Mais il ne voulait jamais ouvrir le sac pour qu’on pût voir quelle espèce d’oiseau il avait.

Quand les jeunes filles furent arrivées à la maison, elles dirent au chef que sa fille avait atteint l’âge de puberté ; et alors elles choisissaient l’une d’elles pour l’emmener dans une hutte. Le chef crut à cette histoire : il tua un grand bœuf et dit au peuple qu’il fallait le manger. Ce jour-là, les gens mangèrent du bœuf gras et furent très joyeux. Les garçons prirent de la viande et sortirent du village pour la manger.

Le cannibale, qui ne savait pas que le père de la jeune fille était chef en cet endroit, y vint juste à ce moment. Il dit aux garçons que s’ils voulaient lui donner à manger, il ferait chanter son