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— Séètètèlané, quand bien même tu serais ivre de yoala, ne m’appelle jamais fille d’un œuf d’autruche.

À partir de ce moment, cette femme devint la femme de Séètètèlané. Un jour elle lui dit :

— Est-ce que tu aimerais avoir des gens à toi ?

Il répondit :

— Oui, je l’aimerais.

Alors sa femme sortit et se mit à frapper avec un bâton à l’endroit où l’on jetait les cendres. Le lendemain, à son réveil, Séètètèlané entendit un grand bruit, comme celui d’une foule d’hommes. Il était maintenant devenu un chef et était vêtu de belles fourrures de chacal. Les gens vinrent vers lui avec empressement ; de toutes parts on lui criait :

— Salut, notre chef ! salut, notre chef !

Tout le monde le saluait ainsi avec respect. Même les chiens se mettaient de la partie. Partout on entendait les beuglements des bestiaux ; Séètètèlané était chef d’un village immense. Il dédaignait maintenant ses peaux de souris sauvages ; il n’était plus vêtu que de fourrures de chacal et, la nuit, il dormait sur de belles nattes.

Un jour, comme il était ivre de yoala au point de ne plus pouvoir bouger, il cria à sa femme :

— Fille d’un œuf d’autruche !

Sa femme lui demanda :