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SÉÈTÈTÈLANÉ[1]


Il y avait un homme extrêmement pauvre, nommé Séètètèlané. Il n’avait pas même une femme. Il se nourrissait uniquement de souris sauvages ; son manteau était fait de peaux de souris sauvages ainsi que sa scha (sorte de caleçon). Un jour qu’il était allé à la chasse des souris sauvages, il trouva un œuf d’autruche et dit :

— Cet œuf, je le mangerai lorsque le vent viendra de là-bas. Il le serra au fond de sa hutte.

Le lendemain, il alla, comme d’habitude, à la chasse des souris sauvages. À son retour, il trouva du pain qu’on venait de cuire, du yoala qu’on venait de préparer. Il en fut ainsi pendant plusieurs jours de suite. Il disait :

— Séètètèlané, est-ce que réellement tu n’aurais pas de femme ? qui, si ce n’est ta femme, aurait pu te cuire ce pain ou te préparer le yoala ?

Enfin, un jour, une jeune femme sortit de cet œuf et lui dit :

  1. E. ]acottet, Contes populaires des Bassoutos, Paris, E. Leroux, 1895, in-18, p. 259-262.