Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/337

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

122

DOUKOULI, L’HOMME-HYÈNE[1]


Eh bien oui ! Il arriva qu’un certain homme nommé Doukouli s’en alla au village de Nouamatchakaoumbé y chercher des jeunes filles pour les épouser. Les parents consentirent à sa demande et lui donnèrent une femme. Les amies de celle-ci vinrent pour la visite des fiançailles. Elles sortirent des huttes avec leurs mères et se mirent à cuire de la nourriture. Lorsqu’elles l’apportèrent, Doukouli (c’est là son nom, mais ce n’est pas un homme, c’est une hyène qui a mis des habits et qui prend la forme d’un homme), partit et s’en alla dans la forêt. Là il se mit à chanter et il appela ses amis les animaux sauvages pour qu’il pût les manger. Il dit :

— Eoué ! Eoué ! Que dirai-je ? Moi Doukouli-Doukou.

Si je t’attrapais, je te saisirais.

C’est moi qui change mes couleurs ! Hiyaya, gare à toi !

Or ce chant plut aux gazelles, lesquelles arrivèrent. Doukouli les saisit et les avala. Cela fait,

  1. H.-A. Junod, Les Ba-Ronga, Neufchâtel, Attinger, 1898, in-8, p. 282-285.