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Quand ils y eurent tous passé, la Rainette vint auprès du chef et lui dit :

— Comment se fait-il que vous ne réussissiez pas à attraper le Lièvre ? Je veux bien l’attraper, moi.

Elle s’en fut se plonger dans l’eau. Sieur Lièvre arriva au puits et vit qu’il n’y avait personne là.

— J’ai eu raison de tous, dit-il. Il n’y a plus personne pour m’empêcher de puiser mon eau.

Il entra dans le puits et remplit sa calebasse. Puis il y retourna pour s’y baigner.

Quand il se fut baigné, il se mit à remuer l’eau et à la troubler. La Rainette le saisit par une de ses pattes de derrière. Il chercha à se dégager. Elle lui prit une patte de devant et l’empoigna en même temps que celle de derrière. Il fit tous ses efforts pour s’en sortir. Mais la Rainette attrapa encore l’autre jambe de derrière : elle l’empoigna avec celle de devant. De cette façon, elle fit le Lièvre prisonnier. Elle emporta aussi ses calebasses et revint vers le chef.

Toutes les bêtes des champs se rassemblèrent alors pour exécuter le Lièvre. Il leur dit :

— Cela ne saurait se faire ainsi ; il faut que vous me mettiez sur le dos du fils du chef.

Ils y consentirent. Mais quand ils voulurent le tuer, il se sauva par un saut et partit en courant. Les autres se tuèrent après avoir tué le chef.